Chine: indignation après l’annonce de la naissance de deux bébés génétiquement modifiés

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Cette vidéo a fait le tour du monde. En Chine, un chercheur annonce la naissance de deux bébés génétiquement modifiés, Lulu et Nana. Mais, pour l’instant, aucune preuve et aucune image des bébés n’ont été dévoilées, nous informe Francetvinfo.

En Chine, l’annonce d’un chercheur qui déclare avoir fait naître deux bébés génétiquement modifiés a suscité l’émoi à travers le pays. Pékin a même ouvert une enquête. « Ici, on ne parle que de ça, c’est même le sujet numéro un. Tout le monde, généralement, condamne, au nom de la morale et de l’éthique. Et les scientifiques chinois de plateaux de télévision en pétitions de crier au scandale en désapprouvant le docteur He Jankui et son expérience si controversée, qui n’a semble-t-il été approuvée par personne », indique le journaliste Arnauld Miguet, rapporté par Francetvinfo.

Comment a-t-il pu agir sans être inquiété ?

« Plusieurs enquêtes sont en cours pour d’abord la véracité de son annonce, et vérifier comment dans ce pays où tout est généralement si bien vissé et contrôlé, il aurait pu agir ainsi », conclut-il.

Un acte « dangereux » et « irresponsable »

A l’en croire, le docteur He Jankui aurait réussi à faire naître ces fillettes, nées d’un père séropositif, résistantes au virus du sida. C’est sur les embryons que le scientifique aurait agi. L’ADN a pu être modifié par la technique, dite des « ciseaux génétiques ». On enlève la partie indésirable du génome.

Un risque de sélection de l’espèce humaine Il y a-t-il un danger ?

Oui, selon la communauté scientifique. La méthode comporte encore beaucoup trop d’inconnues. « Quand on modifie le gène CCR5, comme ça a été fait, on peut protéger contre le VIH, mais on n’est pas sûr qu’on ne rende pas la personne plus sensible à d’autres infections virales », explique Pr Pierre Jouannet, membre de l’Académie de médecine. Il y a aussi un danger éthique, un risque de sélection de l’espèce humaine.

Graves préoccupations éthiques

Plus de cent scientifiques chinois, principalement des biologistes et des médecins, ont déploré dans un communiqué une « folie » qui porte « un grand coup à la réputation mondiale et au développement de la recherche biomédicale en Chine ».

Cette technologie est connue depuis longtemps, mais si aucun scientifique ne l’avait utilisée jusqu’à présent, c’est que « personne ne peut prédire l’impact de ces modifications génétiques incertaines », soulignent-ils, estimant qu’ »une boîte de Pandore a été ouverte ».

L’université dont dépend le laboratoire de He Jiankui a précisé n’être « pas au courant » de ces recherches et que le chercheur était en « congé sans solde » depuis le mois de février.

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