Un champignon pour dégrader les déchets plastiques en expérimentation

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Dans une étude publiée par la revue « Environmental Pollution », des chercheurs annoncent avoir isolé un type de champignon qui dégrade, en deux mois, les matières plastiques, en particulier le polyuréthanne (PU), dans les dépôts d’ordures, rapporte le site d’informations scientifiques SciDev.Net.

L’étude, issue d’une collaboration entre des chercheurs du World Agroforestry Centre (ICRAF) et du Kunming Institute of Botany, a montré que le champignon Aspergillus Tubingensis peut décomposer le plastique non biodégradable en quelques semaines en sécrétant des enzymes qui séparent les molécules individuelles.

Les tests effectués dans le cadre des recherches ont montré qu’après « deux mois en milieu liquide, le film de PU a été totalement dégradé en plus petits morceaux », peut-on lire dans le résumé de l’étude. Le champignon responsable de cette biodégradation a été découvert sur des échantillons de sol recueillis sur un lieu d’enfouissement d’ordures au Pakistan et sa capacité de dégradation du plastique a été testée de trois façons.

Au terme de ces tests, les chercheurs ont constaté que « la biodégradation du PU était plus élevée lorsque la méthode de culture sur plaque était utilisée, suivie de la méthode de culture en milieu liquide et enfin de la technique d’enfouissement dans le sol ».

Interrogé par SciDev.Net, Sehroon Khan, le principal auteur de l’étude explique que « ce champignon parvient à dégrader le plastique en raison de sa capacité à sécréter des enzymes qui peuvent attaquer les liaisons polyester et aliphatiques dans les plastiques, permettant ainsi de les dégrader.

L’évaluation des capacités de dégradation de ce champignon n’est cependant pas encore terminée.

« Il existe différents types de plastiques et la plupart des bouteilles d’eau sont en polyéthylène, un matériau qui est encore en cours d’expérimentation. Nous espérons que nous publierons bientôt les résultats de ces expériences », fait remarquer Sehroon Khan.

« Toutes ces études sont concluantes au niveau des laboratoires, mais dans une utilisation réelle, il y a malheureusement des limites », relève Adams Tidjani, professeur de physique nucléaire et de physico-chimie des polymères à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), par ailleurs fondateur de l’Institut des métiers de l’environnement et de la métrologie (IMEM).

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